Ce fut très formateur de me familiariser avec un style de musique que je ne connaissais encore que peu. Bien que j’aie apprécié chacune des pièces, mes favorites furent And only the reed glistens in the sun.. et Solitudo. Leur caractère naturel, organique m’a beaucoup plu, tant durant l’écoute de la pièce que pendant mon écriture.
J’ai particulièrement apprécié le fait que la musique était comme une toile abstraite : bien sûr, il y a une idée de base derrière l’œuvre, mais la majorité de l’interprétation est laissée au public. Dans ce texte je vous propose mes impressions, mon écoute et surtout mon imaginaire.
Je vous invite donc à revivre à ma façon, ma première expérience à un concert de musique contemporaine !
Bon voyage!
Léa Poirier-Asselin
Bleu et or. Couleurs de l’Ukraine. Couleurs du confort et de la lumière, de la stabilité et de la puissance, de la confiance et de la perfection. Bleu et or. Que ces couleurs veulent-elles dire ? Bien sûr, elles s’assemblent en un drapeau, mais c’est beaucoup plus que cela. C’est une inspiration pour un peuple, une raison de continuer à cheminer même si la route n’est pas de tout repos. Bleu et or. Coloris porté par des monarques comme par des gens du peuple. Ces couleurs ne discriminent pas, n’est-ce pas ? Non. Elles ne font aucune distinction entre le riche et le pauvre, le jeune et l’âgé, le racisé et le non racisé. Tous sont égaux à leurs yeux. Bleu et or. Inspiration d’un soir, délices d’un pigment merveilleusement bien retenu. Bleu et or. Les tuyaux d’un orgue. Les murmures du public, les canevas d’un éclairage éphémère éclaboussant le mobilier de la scène de pastilles d’azur et d’anthraquinone.
Nina Šenk, Shadows of Stillness
Puis, un lever de soleil. Un lever d’or. Des applaudissements, un discours, des applaudissements, le calme. L’appel d’un cor en sourdine, la demande d’une ère nouvelle, aussi fugace soit-elle. Le frémissement de crins sur une corde. Une atmosphère brumeuse ravit l’attention des esprits tandis que les artistes se relaient pour tisser une toile sonore complexe. Au fur et à mesure que les accords se succèdent, l’appel du cor en recherche de réponses retentit, toujours plus présent. Sur un crescendo commun, tous les instruments bondissent pour arriver à une certaine tension que la flûte vient apaiser d’une touche dorée. Tous diminuent pour laisser place à la trompette, aussi en sourdine, invitant les autres cuivres à mêler leurs voix à la sienne. Un violon s’interpose, dissonant, et le reste des cordes marquent son intervention d’accents décisifs. Trémolos des violons, apostrophe du cor, réponse de l’ensemble. Les cuivres réapparaissent, les cordes aigues se joignent à eux en un accord vite dissipé. Silence. Une trompette déchire la toile épaisse de l’obscurité sonore, vite reprise par la flûte et balisée par les violons et l’alto. Puis, l’ensemble exécute un grand crescendo puis un decrescendo tout aussi rapide. Seule la flûte demeure, tenant une seule note qui sera la dernière trace de musique avant un second silence, un second vide. Les cordes rompent ce silence, colorant l’atmosphère d’une mélodie mystérieuse. L’appel du cor refait surface, âpre. L’ensemble se joint à lui et la flûte sort du lot de son hésitation argentée, les graves l’appuyant dans son avancée. Soudain, un trémolo de la part du violoncelle installe une attente ponctuée de cuivres sur la scène. Le cor réitère sa demande, sans réponse. Les cordes et les bois rétorquent dans un excès d’impatience, s’amplifiant pour faire du fruit de la demande une symphonie de voix s’entremêlant. Dans la clameur des instruments racontant chacun leur version de l’histoire, une alerte en sourdine retentit, plongeant les cordes dans des trémolos appréhensifs auxquels les cuivres ajoutent un léger appui. La trompette claironne soudain, vite ramenée à l’ordre avec le reste de l’ensemble par la contrebasse. La revendication aigre du cor réapparaît, jetant un ultimatum à l’ensemble. La réponse des violons et de l’alto se fait cette fois en harmoniques, en majeur, puis s’ensuit un question-réponse mineur-majeur entre les deux moitiés de l’orchestre sans que le public ne s’y attende. La fin. L’or se couche, laissant place aux applaudissements approbateurs de la foule. Mais à quoi venons-nous d’assister ?
Vito Žuraj, Fired-Up
Tranquillement, les tuyaux de l’orgue se parent de rouge, un paysage nouveau. Un amalgame de rouge, d’orange et de jaune ouvre le bal de la deuxième œuvre de ce soir. Vite, les musiciens délaissent leurs instruments pour s’emparer de pierres de différentes tailles. Alors que plusieurs voix percussives s’entrechoquent, des basses menaçantes aux couleurs marines se mettent à les suivent à la trace. Les cordes reprennent leur instrument pour qu’une progression ascendante rejoigne le public. Les pierres sont derechef prises pour esquisser un camaïeu tacite de terre et d’air. Les cuivres et les bois soufflent laissant un brouillon de courant d’air se faufiler entre les lutrins. De petites notes furtives font surface, fruit de cordes pincées à l’intérieur du piano. Retour des voix rocailleuses accompagnées de pizzicati. Les instrumentistes à cordes grattent leurs cordes avec un pic à guitare alors que les autres musiciens, eux, continuent leurs solos de pierres respectifs s’entremêlant en une symphonie hors de portée. Délaissant leurs pics à guitare pour leurs archets, les cordes entreprennent une série de pizzicati puis de col legni angoissants. Le piccolo fait son entrée, petites notes argentées se détachant du lot. Au cadet de la flûte traversière se joignent les cuivres, les percussions et le piano pour s’entremêler furieusement en tornade de sons et d’images. Le carillon retentit, déclenchant une montée de pizzicati sans fin par les cordes. Qui aura le dernier mot? Le piano et les vents suivent ce débat enflammé, pariant sur l’issue de cet échange corsé. Le carillon se fait entendre à nouveau, obligeant les cordes à terminer leur escarmouche avec une descente en crescendo agacé. Arrivé à un point d’accord, l’ensemble se scinde. D’une quelconque manière, chaque voix s’emboîte avec les autres mais ne leur ressemble pas. Puis, dans un brouillard de résolution surgit le kalimba, notes de lumière perçant l’atmosphère. Fatigués du tournant nébuleux pris par la pièce, les cordes et les vents s’unissent en un accord fracassant, retour à échange initial. Col legno et pierres fusionnent, symphonie confuse toute en toiles et en coups de pinceaux. Alors que le col legno cesse, les pierres prennent la relève. Que représentent-elles ? Des squelettes, leurs os dégringolant au rythme de leurs pas ? Ou bien une pluie intense de grêle ? Sur une conclusion rocailleuse de gris foncé, les violons grimpent jusqu’à une note aigue avant d’entamer une descente alarmante. Les pierres sont une nouvelle fois reprises pour qu’une autre esquisse d’union entre la terre et l’air, les pierres et les percussions, l’organique et le vital, soit dessinée. Les cordes, munies de leurs plectres, grattent avec de plus en plus de force. Le mystère autour de l’histoire s’épaissit ! Le piano et le kalimba accentuent le questionnement perplexe de l’audience, ajoutant une couche de peinture au tableau. Les pierres sont encore une fois reprises, accents cuivrés et marqués, montées et descentes rapides. Et, surprise ! Un grand coup de cymbale illumine la salle pour un instant avant que la brume ne reprenne le contrôle. Une montée collective débute, angoissante. Puis, plusieurs éléments s’ajoutent pour en arriver à une intervention des timbales couvrant une musique squelettique. Le piccolo revient en force, agrémentant l’activité orchestrale d’une voix incisive. Le violoncelle et la contrebasse reprennent leurs plectres pour gratter leurs cordes. Ascension, plongée vers le grave, résolution guillerette, suivie d’accords de jazz aux tons cuivrés. Un coup de gong retentit, annonciateur de la fin imminente de la pièce. Un brouillard s’impose dans l’acoustique de la salle et les cordes arrivent à un point de tension culminant avant que les notes angéliques du kalimba se fassent entendre. Du grand piano surgit un air aux antipodes : une courte ligne d’abord dans le grave, puis une autre dans l’aigue. Les cordes martèlent leur touche avec un crayon de plomb en col legni revisités et servent la danse squelettique, escortées de percussions. Enfin, un silence, alourdissant…
Alla Zagaykevych, And only the reed glistens in the sun..
Le bruit d’un ruisseau fend le silence. De petites notes, douces, descriptives, première couche de peinture qui servira à peindre un tout autre tableau. Au loin, des bruissements de feuilles. Puis, silence. Résonance des sons, immersion dans le moment, attente de mère Nature. Un peu plus près cette fois, un filet d’air court entre les chevilles des musiciens sur la scène. Un coup de cymbales charge l’atmosphère de lourdeur, le piano y répondant de ses micro-intervalles. Un appel à la guerre des vents éclot, suivi d’une réponse des cordes. Une impression prend soudain le public : aujourd’hui est un jour de tempête. Des pas lourds foulent le sol terreux tandis que les feuilles tremblent à nouveau. Quelque chose se prépare. Puis, une deuxième attente. C’est le calme avant la tempête. L’homme en route vers une destination inconnue du public hésite, s’arrête pour écouter le paysage, se remet en route en boucle. Veut-il vraiment aller à la guerre? Non, bien sûr que non, mais n’y est-il pas obligé ? Le piano et la contrebasse martèlent cette obligation d’accords graves puis aigus, manifestant cette dualité intérieure. Mon pays vaut-il plus que moi? Alors que notre personnage indécis se questionne, les oiseaux alentour babillent, inconscients du danger imminent. Non loin de là, le vent se faufile entre les fenêtres d’une maisonnette abandonnée. Puis, un glissando descendant nous ramène dans la salle. Le silence léger revient une troisième fois, ne dure qu’un instant. L’ensemble reprend d’une façon angoissante et mélancolique, aux couleurs de l’état d’esprit des citoyens appelés à la guerre. La tension arrive à son plus haut, puis le silence revient. L’on peut quasiment voir la maisonnette abandonnée avec son toit de tuiles qui se détachent, ses murs de pierre des champs grise, ses fenêtres sales, le lierre qui court le long des creux et de ses bosses. On peut également imaginer le paysage triste entourant notre protagoniste, tout en ciel couvert, en gazon vert éparpillé, en odeur de cendres. « Mon pays vaut plus que moi », se dit-il en observant le ciel à travers ses cheveux foncés. C’est vrai, n’est-ce pas? Alors pourquoi ressent-il ce regret amer en y songeant ? Parce qu’il ne veut pas y aller. Il a beau aimer son pays, il ne veut pas abandonner sa famille pour aller au front. Pendant ce temps, au concert, les timbales fracassent, les violons protestent, la contrebasse et les cymbales s’indignent. « Cela dit, je reverrai peut-être ma famille un jour…». Il médite ces paroles et se calme quelque peu, les vents tempérant l’échauffourée. « Peut-être pas. ». Les graves et les bois protestent, mécontents. Les pas de l’homme se font plus lourds à l’image des accents des percussions. Puis, il s’arrête. Peut-être peut-il au moins profiter de ce paysage si c’est la dernière fois qu’il le voit? Un bruit sourd survient au loin, réduisant sa plénitude en miettes. Les cordes, venant de causer ce fracas, se taisent pour laisser les percussions ériger une conclusion provisoire, digue éphémère contre des émotions trop fortes pour être retenues. Des accords rauques se font entendre, râles d’agonie des victimes épargnées par l’obus. Les timbales attaquent les émetteurs de la bombe alors que l’homme bataille contre lui-même. Il doit y aller. Puis, une brume s’empare du paysage. Quoi d’autre peut-il arriver ? Les gens n’en ont-ils pas assez de se battre ? Les clarinettes hésitent, leurs secondes faisant lentement monter la tension. Du violoncelle, de la contrebasse et des percussions émerge un mauvais pressentiment. L’appel des bois retentit à nouveau. Ce n’est pas tout. La tension monte sans cesse, la flûte fait déjà son appel… Puis, le retour du silence, à la fois nerveux et détendu, tout comme notre personnage. Sans avoir d’explication au phénomène incongru, il est serein. Il verra avec le temps ce qui arrive. Soudainement le violon surgit, rayon de soleil au milieu du support offert par les vents. Lumière au bout du tunnel. La possibilité de fuir la guerre. Le piano et les cordes, dans un « mais » poivré, le retiennent, comme s’ils lui disaient d’attendre un peu avant de se réfugier ailleurs. Puis, il remarque les feuilles dans les arbres autour de lui. Une légère brise les soulève, les fait voleter, paisible. Enfin, la tension se dissipe. Le soleil apparaît de derrière les nuages. La bataille est terminée. Il fuira. Puis, il retrouvera sa famille et l’emmènera avec lui.
Martin Smolka, Solitudo
Une section de cordes pincées lance la partie. D’une narration paisible, la guitare, le violoncelle, le piano et la harpe décrivent l’arrivée d’une ère nouvelle. Une fois leur phrase finie, la scène replonge en silence. Attente. La section reprend son présage. Puis, elle joint à sa première phrase une deuxième et conclut cette partie de l’histoire avant de retourner au calme. Se joignent alors les cloches tubulaires, toujours dans le même spectre de couleurs pâles, translucides. Un accord du violoncelle est vite repris tour à tour par différents musiciens. Boucle incessante, les instruments jonglent entre la musique et le silence, l’action et l’attente. L’absence de son revient donc. Au retour des cloches martelant le message, une quinte du violoncelle s’éparpille à nouveau entre les instrumentistes. Puis, les cuivres entrent en jeu, augmentant lentement mais sûrement la tension avec leurs démarcations décisives. Les cloches, de plus en plus frénétiques les soutiennent. Deux cordes ouvertes du violoncelle fendent la confusion montante alors que la trompette retentit, fière porteuse d’un message jusque-là méconnu. Le violoncelle revient avec sa quinte La-Ré, poussant la clarinette et la flûte à lui répondre. La confusion est quelque peu redescendue, l’atmosphère revient donc au silence. Le violoncelle lance des notes au reste de l’ensemble, lequel pépie ces notes un instrument à la fois. Les cuivres, sonores, agrandissent cette perspective forçant l’ensemble à alterner entre la musique et le silence, la musique et le silence, la musique et le silence. La harpe, n’ayant pas pris part à l’inflammation de l’ensemble, revient au thème principal, paisible. S’ensuit un silence, silence où tous les instruments méditent sa plénitude. Le piano et la guitare se joignent alors que de petites rafales de vent du vibraphone percent l’air. Revient un moment d’attente. Puis, l’ensemble s’anime en une hâte d’agir ! Une certaine tension, un certain inconfort s’installent. Musique toute en micro-intervalles, le piano et la harpe martèlent à nouveau leur message, effrénés. Le violoncelle et les vents, mécontents, balisent cette missive d’accents allant en crescendo. Aussitôt arrivés au bout les vents disparaissent et prennent part au fond sonore. Le vibraphone, toujours présent, représente maintenant le thème primaire de la pièce, rocher au milieu de l’océan. Le violoncelle, fatigué du caractère répétitif de la pièce, fend l’ensemble, porteur de paix. Ce dernier se tait, laissant place au vibraphone. Par trois fois, la guitare, la harpe et le piano viennent avertir les instrumentistes de quelque chose. La guitare reprend ensuite le thème du vibraphone, entraînant ainsi un duo de question/réponse avec le piano. Puis arrive la joyeuse conclusion de cette quatrième pièce de la soirée, laissant un agréable mélange de sentiments orangés au public. Sous les chauds applaudissements de ce dernier, les musiciens sur scène se préparent pour la cinquième pièce au programme. Je tenais à dire que j’ai vraiment adoré cette pièce et qu’elle est, je pense, ma préférée du concert !
Tolga Yayalar, Requiem pour une terre perdue
Des basses s’élèvent, représentation sonore de la couleur organique projetée sur les tuyaux de l’orgue située derrière les musiciens. Une brise d’air court sur scène. Les membres de l’ensemble fusionnent en un camaïeu de sombres, créant une vague de tension toute en bleus, en verts, en violets. Un roulement de gong déclenche une suite d’accords suraigus de la part des violons alors qu’une mélodie du piano progresse lentement entre les différentes voix de l’ensemble. D’un commun accord, tous les instruments énoncent leur opinion, fracassant de leurs tons chauds toute la musique ayant précédé. Sur une descente des cordes, les cloches et le piano amènent un thème différent, d’une couleur plus acide. Un moment passe avant que le violon entre à nouveau, les graves funèbres se conjuguant à lui. Puis, d’une pluie de notes aigues surgit un tonnerre de cuivres. Le xylophone, apeuré, presse l’ensemble de ses pas plus hâtés. Un roulement de gong ponctue l’attente de réponse au vibraphone criblée de bleu marins. Ensuite, les cuivres ramènent les descentes précédentes, ouvrant une nouvelle fois la porte aux violons pour intervenir de leurs froids aigus. En une enflammée spectaculaire, une escarmouche naît; chaque instrument prend son propre parti, les graves protestant et les violons rouspétant. Puis passe le malentendu, chaque instrument marche sur des œufs de petits pas maladroits. La tempête éclate encore une fois puis se dégonfle, ballon de baudruche percé par la fatigue. L’accalmie est toutefois précaire ; la querelle reprendra à la moindre altercation crispée. La contrebasse reprend le thème principal, distrayant les cordes et le piano de l’argutie. Une descente est entraînée, descente de laquelle surgissent des vents d’espoir teintés d’or pâle. S’ensuit un silence, silence d’où naît un crescendo monstre menant à une tonitruante finale ! C’est donc la fin.
Béla Bartók, Quatuor no 4, 5e mouvement, arr. de François Vallières pour le NEM.
Une paix bleutée règne, paix quelque peu colorée de curiosité. Comment Mme Vaillancourt conclura-t-elle ce concert ? À peine la salle se questionne-t-elle que des annonces marquées s’élèvent dans l’atmosphère, accompagnées du leitmotiv des graves. Accents des violons, thème court des cuivres, entrée de la caisse claire, tout s’entremêle pour laisser place à un thème des cordes et du piano. S’ensuit une dualité entre le basson et les cordes où les deux camps se font face, boisé contre métallique, sombre contre lumineux. Les vents prennent le parti du basson alors que chaque thème s’intensifie en une Danse macabre revisitée. Les vents, humains, tout en lumière et en nuances de peau, et les cordes, squelettes, ajoutant une épaisseur ardente, s’affrontent avant de retourner au silence. Un nouveau thème s’amène, mettant en lumière les clarinettes et le basson. Les cordes leur répondent et la caisse claire emboîte le pas, militaire. Alors que cet accompagnement réduit peu à peu, les timbales lancent un défi aux cordes qui y répondent aussitôt, débat bleu peint de syncopes à l’acrylique. Cette discussion animée passée, une seconde altercation revient, cette fois menée par le piano. Les cordes reprennent alors le thème humain précédent en y ajoutant de grosses démarcations conjuguées aux timbales. Ajout à l’ensemble, la flûte traversière amène un nouveau thème frais. Repris par différents instruments tour à tour, ce thème se subordonne à la caisse claire, complément tendu à l’atmosphère. Délaissant la caisse claire, l’ensemble s’échange des accords à tour de rôle en une sorte d’affrontement, vents contre cordes. Des basses funèbres viennent troubler l’humeur belliqueuse, amenant l’alto et les violons à revisiter le thème initial un thème encore. Tous les sons s’enchevêtrent pour arriver à un maximum de tension, puis nous claque dans la figure un silence plus bruyant que n’importe quelle mélodie. La clarinette brise ce silence et l’ensemble, déployant une dernière fois cette énergie électrisante, érige une finale impressionnante sur un pic de décibels de toutes les couleurs.
Encore une fois, merci énormément pour cette opportunité incroyable. Ce fut un concert extraordinaire !
Et bonne lecture!